Bonjour Benjamin, merci de nous avoir accordé cette interview. Pour que les lecteurs vous connaissent davantage nous voulions savoir si vous pouviez vous présenter en quelques mots ?

Bonjour, avec plaisir. Alors je pense être quelqu’un de déterminé et réfléchi. Je suis également un vrai passionné de sports équestres.

Pour terminer de faire connaissance avec vous pouvez vous nous raconter votre parcours équestre de toute petit à aujourd’hui ?

J’ai commencé l’équitation assez jeune. J’ai tout d’abord pratiqué le saut d’obstacle jusqu’à l’âge de 18 ans du côté de Pau.

Je suis ensuite parti me former aux concours complet en région bordelaise chez Christophe Guillemet. Puis j’ai fait ma formation BPJEPS entre l’île de Ré et Cognac. Puis, j’ai travaillé chez un marchand de chevaux en Picardie, où j’ai eu la chance de croiser la route d’Haston d’Elpegere avec lequel j’ai pu courir à Badminton en 2010, à 24 ans.

Début 2011, je me suis mis à mon compte dans la région bordelaise, depuis j’ai la chance d’avoir des chevaux de bons niveaux jusqu’à présent.

Maintenant que les lecteurs vous connaissent, pour cette année quels sont vos objectifs globaux ?

Mes objectifs pour l’année 2024? Alors il y a bien sûr dans un coin de ma tête, les Jeux Olympiques de Paris. Je sais également que je ne suis pas le seul à avoir cet enjeu. Je vais préparer mes chevaux pour ces olympiades, ensuite on verra bien ce qu’il se passera.

En concours importants cette année, j’aimerais participer à Aix-la-Chapelle, Blenheim, Boekelo, Le Lion d’Angers et Pau. Je commencerai par aller à Montelibretti avec Figaro pour la Coupe des Nations.

Le couple Benjamin Massie et Figaro ont été sacrés vainqueurs de cette Coupe des Nations avec l’équipe de France.

Vos objectifs sont très sérieux ! Il nous semble que vous êtes en pleine montée en puissance. Est-ce que cela peut s’expliquer grâce à vos chevaux qui prennent de l’âge ou est-ce un programme spécifique qui a été mis en place?

Je pense que c’est un tout. C’est un système que j’ai mis en place depuis maintenant des années et qui commence à porter ses fruits. J’ai la chance d’avoir de bons propriétaires et de bons chevaux ce qui me permet de pouvoir pratiquer mon sport sereinement.

Vous avez pris part à de nombreux concours, il est sûr que vous avez été à de nombreuses fois très déçu ou très heureux de votre performance. Ainsi quelle est votre plus grande fierté ? Et au contraire votre plus grande déception?

Ma plus grande fierté, c’est d’avoir pu courir les Championnats d’Europe au Pin et d’avoir représenté la France.

Ma plus grande déception est d’être passé à côté d’une belle performance au Pin durant ce même championnat.

Aujourd’hui, quels sont les cavaliers ou les chevaux qui tournent au plus haut niveau que vous admirez ?

J’adore l’équitation de Tim Price et Julia Krajewski sur le plat.

Nous avons vu que depuis les Championnats d’Europe du Pin, votre cheval Edition Fonroy n’a pas repris la compétition, comment va-t-il ?

Edition va bien. Il devrait reprendre la compétition d’ici peu.

On ne voit plus Casanova de Bel Air Z comment va-t-il ?

Casanova a été vendu en Angleterre dans l’hiver. Il va faire le bonheur de sa nouvelle cavalière.

Nous voyons aussi que vous avez des jeunes chevaux, comment organisez-vous leur montée vers le haut niveau ?

J’ai d’excellents jeunes chevaux. Je les prépare doucement comme je l’ai toujours fait avec chacun de ceux que j’ai emmené au haut niveau.

Il y a de nombreux débats sur les changements apportés par la FEI. Quelle est votre opinion face à ces changements, le format trois cavaliers aux JO ?

Je trouve qu’à seulement 3 cavaliers cela devient très difficile. Pour le reste des changements, on s’adaptera.

Pour finir, place aux deux questions habituelles de nos interviews. Comment décririez vous l’équitation au grand public, les raisons pour lesquelles c’est un sport ? Et pour nos cavaliers, pourquoi le complet au lieu du saut d’obstacle ?

Pour ceux qui pensent que l’équitation n’est pas un sport. Il suffit de venir passer une journée chez moi…

Et pourquoi le complet ? C’est évidemment pour l’adrénaline du cross !

Enfin, pour vous, quelle est la place de l’éthologie et du bien-être équin dans le sport de haut niveau. Pensez-vous qu’ils sont assez pris en compte dans le milieu équestre?

Je n’ai pas trop d’avis sur l’éthologie. Je pense que si l’on est homme de cheval on peut s’en sortir…

Le bien être équin est fondamental dans le sport de haut niveau, mais je pense qu’il faut faire très attention aux dérives que cela prend.

Nous vous remercions pour le temps et l’attention que vous nous avez consacrés.

Cette interview a été réalisée le 4 mars 2024.

Championnats d'Europe 2023 - Concours complet - Le Pin au Haras

Epreuve de Cross

Benjamin Massié et Édition Fonroy

© FFE / PSV