Andy Booth

Est-ce que vous pouvez vous présenter en quelques mots et raconter un peu votre parcours équestre

Oui, je m’appelle Andy Booth, je suis Australien. J’ai grandi en Australie, dans une grande ferme où les chevaux faisaient partie du quotidien, utilisés pour le travail. Dès l’enfance, j’ai été fasciné par cet animal, par cette connexion unique qui permet de travailler ensemble, en harmonie, sans heurts, pour que tout fonctionne naturellement entre l’homme et le cheval. Dans les années 90, j’ai découvert le travail des grands horsemen américains, et cela m’a complètement captivé. C’est ainsi que je suis parti aux États-Unis, où j’ai travaillé pendant cinq ans dans ce domaine. Ces années-là ont été incroyablement enrichissantes et formatrices.


En 2000, j’ai eu l’opportunité de venir partager ce savoir en France, au Haras de la Cense, où j’ai été directeur pendant de nombreuses années. Aujourd’hui, je dirige ma propre petite structure près de Bordeaux, et je travaille aussi avec la Fédération Française d’Équitation pour contribuer à une meilleure compréhension des chevaux et des défis que pose cette relation unique.

Si vous étiez un animal, lequel seriez-vous ?

Ça dépend des jours, mais aujourd’hui, je crois que je serais un chat, tranquillement installé sur un canapé devant un feu. Sinon, les animaux qui me fascinent particulièrement sont les zèbres.

Et si vous étiez un végétal ?

Si j’étais un végétal, je serais un eucalyptus. J’ai une affection toute particulière pour cet arbre.

Si vous étiez un minéral ?

Si j’étais un minéral… c’est difficile, mais je pense que j’aimerais être du bois pétrifié. Il y a quelque chose de fascinant dans les choses fossilisées, cela rappelle notre propre éphémérité. Voir une matière transformée en pierre au fil des millénaires, ça m’intrigue.

Si vous étiez une couleur ?

Bleu. J’ai une vraie affection pour le bleu. Peut-être parce que le ciel est bleu, que la mer est bleue, et ces vastes étendues m’apaisent.

Et un objet ?

Un objet ? C’est une question difficile, tellement vaste ! Mais je pense que si j’étais un objet, je serais une selle. Les chevaux occupent une place tellement importante dans ma vie.

Dans cet entretien captivant, Andy Booth, éminent homme de cheval australien, partage avec nous son parcours singulier et sa philosophie de vie. De son enfance dans les vastes terres australiennes à son rôle de formateur en France, Andy retrace son cheminement avec passion, évoquant son lien profond avec les chevaux et sa quête perpétuelle d’harmonie entre l’homme et l’animal. À travers une série de questions originales, il se dévoile un peu plus, nous offrant un regard sincère sur ses valeurs, ses inspirations et ses réflexions sur la vie.

À la fin de cet échange, Holly, proche collaboratrice d’Andy, tient à lui rendre hommage. Elle décrit son talent et son charisme naturel, soulignant sa capacité unique à transmettre ses connaissances de manière authentique. « Tu ne partages pas seulement des informations, » dit-elle, « tu vas au fond des choses et tu donnes beaucoup de toi-même, avec une passion qui touche les gens et les pousse à mieux comprendre les chevaux. » Un témoignage touchant qui souligne à quel point la générosité d’Andy inspire ceux qui croisent son chemin, dans la sphère équestre et au-delà.

© Collection Privée

Si vous étiez une phrase que vous répétez souvent ?

Il y a une citation qui me revient souvent : « Kindness in another’s troubles, courage in your own. » Il s’agit d’être bienveillant envers les problèmes des autres et de faire preuve de courage face aux siens.

Si vous étiez une catastrophe naturelle ?

Spontanément, je dirais un tremblement de terre.

Et si vous deviez vous décrire par un défaut et une qualité ?

Un défaut ? J’ai tendance à être anxieux et à douter de moi. Parfois, un peu plus de confiance me serait utile. En revanche, je pense avoir une certaine facilité à transmettre mes connaissances aux autres, à créer une relation de confiance.

Si vous étiez un cheval, lequel seriez-vous ?

Je serais Okiz, une jument que j’ai eue. Elle avait un calme, une assurance en elle-même, des qualités que j’admire profondément.

Et une discipline équestre ?

Je serais dans le spectacle, avec beaucoup de liberté, où l’expression prime sur les contraintes.

Si vous étiez un événement ?

Peut-être les Jeux Équestres Mondiaux. J’ai de merveilleux souvenirs de ceux de Caen.


Si vous étiez un lieu ?

Je serais en Australie, dans l’Outback, loin de toute civilisation. J’adore ces immensités sauvages.

Un monument ?

Si j’étais un monument, je choisirais un des monuments de guerre dans la Somme, là où beaucoup d’Australiens reposent. Ces lieux sont empreints d’hommage et de respect pour tous ces jeunes partis vers la France dans des circonstances tragiques. Ces monuments veillent sur eux, et c’est quelque chose de profond pour moi.


Si vous étiez une chanson ?

Aujourd’hui, je serais Here Comes the Sun des Beatles. Un peu de soleil fait toujours du bien.

Et si vous étiez un métier ?

Je suis déjà dans le métier que j’aime : homme de cheval et formateur, partageant ce savoir sur la relation homme-cheval.

Comment décririez-vous un "homme de cheval" ?

Un homme de cheval, c’est quelqu’un qui comprend le cheval, et cette compréhension est primordiale. Il ne s’agit pas tant de travailler sur le cheval, mais de travailler sur soi-même pour devenir la personne dont le cheval a besoin. J’aime cette phrase que je répète souvent : « Deviens l’humain que ton cheval a besoin !».

© Collection Privée

Quelques mots pour décrire Stormy ?

Stormy est sauvage mais éduqué, serein lorsque tout va bien. Il a été mon meilleur professeur. Avec lui, j’ai compris qu’il fallait traiter les chevaux un peu comme on traite les zèbres. Une révélation, vraiment.

Le mot de Holly pour Andy !

Tu as un charisme naturel, un don pour transmettre tes connaissances de manière authentique. Ce n’est pas juste une information que tu partages ; on ressent une véritable passion. Tu vas au fond des choses et c’est cette générosité qui, je pense, fascine les gens et les touche profondément, les amenant eux aussi à aimer et comprendre le monde des chevaux.

Questions des lecteurs : Si vous pouviez poser trois questions à vous-même dans dix ans, quelles seraient-elles ?

Où serais-je ? En France ou de retour en Australie ? Deuxièmement, serais-je satisfait de la manière dont j’ai pris soin de ma santé, mentale, émotionnelle et physique ? Et enfin, en regardant les dix années écoulées, est-ce que j’aurai mené ma vie d’une manière qui me rend fier et serein, en ayant bien préparé l’avenir ?

Trois événements marquants de votre vie ?

La première fois que j’ai assisté à une démonstration de Pat Parelli ; c’était une révélation sur ce que signifie être un homme de cheval. Ensuite, le jour où j’ai remporté le prix de la Reine d’Angleterre en Australie, qui m’a permis de partir étudier aux États-Unis. Et enfin, la naissance de ma fille, devenir père, qui a été une transformation profonde.